Œuvre de la semaine : Love is the air, de Banksy
Love is in the air : Une des œuvres les plus célèbres de Banksy. Peinte sur la barrière en béton qui sépare Israël de la Palestine en plein Jérusalem, « Love is in the air » évoque un jeune homme lançant un projectile comme lors d’une violente intifada où des manifestants peuvent jeter des pierres le visage cagoulé contre les forces armées.
Le mystère qui entoure Banksy est grand. Banksy tient en effet à rester anonyme et refuse la célébrité. Il serait né en 1974, de nationalité britannique, originaire de Bristol où il a réalisé ses premiers graffs en 1993. Il aurait débuté au sein du collectif appelé Bristol’s DryBreadZ Crew et n’aurait pas fait d’école d’art.
Cette attitude correspond à l’esprit des graffeurs qui agissent souvent dans l’illégalité, ce qui leur permet d’échapper à la justice.
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C'est qui Banksy ? - 1jour1actu.com
Banksy est un célèbre artiste de street art : cela signifie qu'il peint ses œuvres dans la rue. Récemment, il est allé en Ukraine peindre des fresques sur les murs, afin de dénoncer la guerre...
Le style de Banksy est très reconnaissable : il fait passer ses messages avec beaucoup d’humour et d’ironie, en cherchant à faire réfléchir le spectateur sur les non-sens du monde dans lequel nous vivons. Certaines sont pleines d’espoir ou d’espièglerie, mais la plupart sont surtout des messages forts.
Sa technique
Banksy travaille donc au pochoir, ce qui lui permet de préparer la plus grosse partie de son travail en amont, en atelier, puis d’aller très vite au moment de peindre afin de ne pas se faire surprendre.
Bien que beaucoup de ses œuvres se trouvent au Royaume-Uni, Banksy a également beaucoup voyagé afin que ses graffitis trouvent du sens à l’endroit où il les installe.
Son art est très engagé. Sous une fausse simplicité, notamment due à la technique qu’il utilise, il aime mettre le doigt sur ce qui dérange, attirer le regard là où personne ne prend le temps de regarder, et ose dénoncer pêle-mêle : les injustices, la guerre, la xénophobie, le sort des migrants, les restrictions de liberté, le consumérisme de masse, le marché de l’art qui frise parfois le ridicule et tous les excès, … tout en mélangeant humour et militantisme.
On le qualifie d’ailleurs d’ARTIVISTE. C’est donc à travers le graffiti qu’il s’exprime la plupart du temps, souvent constitués d’un dessin choc accompagné d’un slogan percutant.
Son but est vraiment de faire réfléchir le spectateur.
Celui-ci a été tagué sur un mur la semaine précédant une élection au cours de laquelle un député d’un parti populiste était en passe d’être élu.
Banksy a choisi de peindre un chaton sur un mur au milieu des ruines de Gaza, pour attirer le regard sur ce qui se passe dans cette ville en se basant sur le fait qu’aujourd’hui tout le monde regarde plus des chatons sur Internet que ce qu'il se passe dans le monde..
La transgression fait partie intégrante de la démarche de Banksy. On peut noter, parmi ses coups d’éclat, comme l’accrochage de tableaux factices dans des musées tels que le MoMA, le Metropolitan Museem of Art, au Tate Britain ou au British Museum ou la destruction en direct d'une de ses œuvres.
Son œuvre
Banksy réagit donc à tout ce qui le touche ou le blesse dans le monde. Voici quelques exemples :
Calais 2015 : Banksy s’est rendu à Calais afin de dénoncer les conditions de vie des migrants, et rappeler les bénéfices de l’immigration.
Steve Jobs, le fondateur d’Apple dont le père était syrien, un baluchon sur l’épaule et un ordinateur dans la main.
Un enfant observe le chemin qui lui reste à parcourir pour atteindre son but, avec un vautour attendant son heure perché sur sa longue vue.
En 2005, Banksy se rend dans la bande de Gaza afin de peindre sur le mur et dénoncer le blocus imposé par les pays voisins et protester contre le mur qui a été érigé. C'est le projet Santa's Ghetto, d'où provient le graff "Love is in the air" et le chaton sur le mur.
Projet Santa's Ghetto
En 2015, Banksy a révélé sa dernière création : un parc d’attraction, promis comme étant le plus sinistre d’Angleterre.
Son nom, mêlant Disneyland et dismal (lugubre), ressemble à une fête foraine de l’apocalypse. Il s’agit d’une exposition regroupant 58 artistes et dénonçant le consumérisme mais le but est aussi « de poignarder le capitalisme et en particulier le monde fantastique de princesses et de poudre de fées construit par Disney dans le but de soutirer de l’argent aux familles et aux enfants ».
Le lieu a été choisi car cette ancienne piscine ouverte était celle où Banksy se rendait durant sa jeunesse.
Conformément aux codes du street art, cette œuvre était éphémère (le parc a été ouvert du 22 août au 27 septembre) et lorsqu’elle a été démontée, la structure du parc a été envoyée à Calais afin de construire des abris aux réfugiés.
Le Street Art
Banksy et son art se retrouve dans le courant du Street Art (ou art urbain, art de rue). On pourrait le définir comme un mouvement artistique qui regroupe toutes les formes d’art réalisées dans la rue ou les endroits publics. C’est un art qui se veut engagé, rapide, parfois interdit et dont l’objectif est de faire passer un message. Il revendique une liberté d’expression. Le Street art n’est pas du vandalisme, même si d’après la loi, il s’agit de dégradations.
Ces artistes cherchent à contester, bousculer, déranger, revendiquer, interroger, soutenir des causes ou des systèmes en place.
Cet art se distingue à présent du graffiti traditionnel car les artistes ne cherchent pas à apposer systématiquement leur nom, contrairement au graff traditionnel qui cherche à marquer un territoire.
Une autre caractéristique est que sous cette forme, c’est l’art qui vient à la rencontre des spectateurs, et non eux qui se déplacent dans un lieu spécifique pour le voir.
Il s’agit d’une sorte d’art éphémère, il a une durée de vie limitée, soumis aux intempéries, aux dégradations ou même au recouvrement par le propriétaire du mur qui ne souhaite pas le conserver.
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Le street art te parle du monde - 1jour1actu.com
Dans le dernier numéro de 1jour1actu (n° 356), nous te faisions découvrir des œuvres de street art qui s'inspirent de l'actualité : la guerre en Ukraine, la politique, le changement climatique...
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