Œuvre artistique de la semaine : Jacques Louis David
Jacques-Louis David, né le 30 août 1748 à Paris et mort le 29 décembre 1825 à Bruxelles, est un peintre français de style néoclassique, qui fut notamment peintre officiel du Premier Empire à partir de 1804 et dut s'exiler à Bruxelles en 1816, pendant la Seconde Restauration à cause de son activité politique pendant la Convention.
A travers l'étude de certaines de ses oeuvres, il a été intéressant d'ouvrir l'esprit des enfants sur le fait qu'un tableau ne reflète ce que l'on souhaite lui faire dire. David était fortement influencé par Napoléon dans la réalisation de ses oeuvres. L'empereur avait compris toute l'importance de la propagande dans l'exercice du pouvoir.
Cette semaine, les enfants ont pu découvrir 4 de ses oeuvres les plus connues : Le serment des Horaces, le serment du jeu de paume, le sacre de Napoléon et Bonaparte franchissant les Alpes.
Le vote a été indécis tant les enfants ne savaient quelle oeuvre choisir, mais finalement la majorité a porté son dévolu sur Bonaparte franchissant les Alpes.
Il faut dire que les anecdotes concernant la réalisation de ce tableau les a beaucoup intéressés.
Napoléon Bonaparte n'est alors que premier Consul. Pendant le Directoire, il remportera victoires sur victoires en Italie (Marengo) contre les Autrichiens et revient en héros à Paris. En 1801, Napoléon fait la paix d'Autriche. Soucieux d'entretenir de bonnes relations avec son voisin français, le roi d'Espagne Charles IV, commande à Jacques-Louis David, peintre officiel de Napoléon, un portrait. Premier portrait officiel de Napoléon, il sera suivi de trois répliques réalisées par l'artiste à la demande de Napoléon.
L'oeuvre de David fait également référence aux portraits équestres, dont le plus ancien remonte à Marc-Aurèle, Empereur romain de 161 à 180. Monté sur un cheval, symbole de force et d'énergie, le chef est magnifié.
L'oeuvre est néo-classique, car elle se réfère à l'antiquité: portrait équestre, modelé du corps correspondant à un idéal classique.
S'appuyant sur d'illustres ancêtres ayant franchit victorieusement les Alpes et dont les noms sont gravés sur les rochers, Hannibal dans l’Antiquité, Charlemagne (Carolus Magnus) au Moyen Age, il montre qu'il s'inscrit dans l'histoire.
David fut conseillé par Bonaparte lui-même. David voulut faire de ce portrait le prototype magnifié de la propagande napoléonienne. Le Premier consul a souhaité être peint «calme sur un cheval fougueux». La réalité fut moins héroïque Bonaparte piètre cavalier, ayant passé les Alpes à dos de mule revêtu d’une redingote grise, et souffrant du mal des montagnes.
Le tableau de Paul Delaroche, peint en 1848 est résolument plus proche de la réalité historique. Mais cette réalité Napoléon n'en voulait pas. Et le fait qu'il soit sur un âne n'en est sûrement pas la seule raison.
Bonaparte franchissant les Alpes, 1848, musée du Louvre.